Sans rien toucher au style linguistique de Victor Hugo, le spectacle reprend fidèlement les dialogues du roman. Dans une ambiance musicale aux accents tziganes, les Bohémiens d’une Cour des Miracles intemporelle nous racontent la véritable histoire d’Esméralda.
Un conte tragique et merveilleux qui nous rapproche finalement du 21ème siècle, tant
les sujets de société d’alors, résonnent bel et bien comme ceux d’aujourd’hui. Hugo savait regarder l’Homme et en raconter sa violence, son égo, ses paradoxes.
Les masques, les instruments de musique, les chants, les danses, et les acrobaties inscrivent la création de cette troupe dans l’univers des saltimbanques.
Mais, outre l’expression physique très importante, il y a aussi cet esprit de dérision, de caricature qui parsème toute la représentation de rires et d’anachronismes assumés.
L’adaptation de Lise Labbé (également metteur en scène et interprète) tente de donner vie et parole au foisonnement de personnages qui traversent le roman. Le spectacle devient alors une sorte d’épopée, une course, que les changements de décors, de costumes et les raccords maquillages des artistes (qui tous se font à vue), rendent palpables. On les croirait courant après l’histoire.
Un spectacle vivant, musical, visuel, interprété par des comédiens et des comédiennes qui connaissent la pratique de ce jeu théâtral sur le bout des doigts…
C’est peut-être à cela qu’on reconnaît postérieurement un chef-d’œuvre : à sa capacité intrinsèque de décrire la société humaine, cette organisation toujours nouvelle et pourtant toujours semblable.
Adaptation et mise en scène : Lisa Labbé
Direction d’acteurs : Joséphine Derenne
Direction musicale : Anna Cottis
Chorégraphie : Nelly Quette
Masques : José Luis Vivallo
Scénographie – Costumes : Marine Vernhettes, Coline Tissier, Héloïse Fournier
Comédiens :
Jérémy Branger
Laurent Gauthier
Renaud Gillier en alternance avec Premyslaw Lisiecki
Lisa Labbé
Rebecca Mini en alternance avec Marie Chapet
José-Luis Vivallo