« L’animal a été là, dans un moment donné, un instant ou plus… Il n’y est plus… Si ce n’est par les indices de son passage figés maintenant dans une matérialité à la fois fragile, mais bien tangible. Cette trace, cet instant photographique, rend passagère la présence de cet animal que je croyais si réel, quand j’étais face à lui….
Tout d’un coup, hors de sa présence, il m’est accessible, et je peux en jouir sans gêne. Cette peau à bien quelque chose de plus. Elle fait référence à l’autre, elle est à la fois l’intérieur et l’extérieur, le dedans et le dehors, son endroit et son envers. Elle est sa peau comme interface entre le réel et l’imaginaire.
Il s’agit de capturer l’instant fugace de la rencontre (animal végétal). Plus tard, sur ou avec l’image je me replonge dans le souvenir sensible du moment impressionné, en le redessinant, en le manipulant, ou en l’imprimant… Il s’agit de graphismes mais aussi d’une quête semée d’attente de surprises et de mémoire : un grand bazar sensoriel, quoi ! »
Jean-Alain Méar et Michel Thépaut
